L’Étrangleur de Cater Street
Titre : L’Étrangleur de Cater Street
Auteur : Anne Perry
Édition : 10/18
Nb de pages : 381 pages
Résumé :
Londres, 1881. Plusieurs jeunes femmes sont retrouvées étranglées
et mutilées dans le quartier de Cater Street. Tandis que la police
est sur les dents, que la peur et la méfiance s'installent, la
jeune Charlotte Ellison est davantage passionnée par la lecture des
faits divers que par les frivolités de son temps.
Frissons dans le Londres victorien
« Je
me suis demandée, poursuivit-elle, ce que les apparences laissent
filtrer de la nature profonde, ce que nous savons réellement sur
autrui »
Avoir
un officier de police sur le pas de sa porte n'a jamais été de bon
augure... Mais, dans les beaux quartiers résidentiels du Londres
victorien, c'était en plus de bien mauvais ton vis-à-vis du bon
voisinage environnant. Et ce, même si l'enquêteur en question se
trouve être le perspicace et affable (quoique un peu débraillé)
Thomas Pitt de Scotland Yard. La porte devant laquelle se tient notre
homme n'est autre que celle de la famille Ellison. Un coup de
sonnette s'apprête à faire voler en éclat le tranquille quotidien
des membres de ce foyer aisé. Car, voyez-vous, Cater Street avaient
toujours été un quartier des plus respectables ; les femmes
valsaient dans leurs jolies robes de bals et tricotaient pour les
pauvres de la paroisse tandis que les messieurs se rendaient à leur
club. Mais voilà, depuis peu une série de meurtres est venue
entacher ces paisibles vies...
Le
moins que l'on puisse dire, c'est que ce récit a aussi passablement
entaché MA paisible vie ! Les seuls romans policiers que
je lis habituellement sont plutôt comiques car je suis une vraie
flippette. Cependant, je suis aussi une passionnée de l'Angleterre
du XIX° siècle. J'ai donc mis de côté mes craintes et j'ai foncé.
J'ai foncé autant dans ma lecture que, le soir venu, dans les rues
pour rentrer chez moi. A cause de ce maudit bouquin, j'angoissais sur
chaque forme (en réalité des poubelles) que je distinguais au loin.
Pour
autant, L’Étrangleur de Cater Street fut une bonne lecture.
Anne Perry évoque avec pertinence les codes de l'époque ; les
femmes contraintes à passer de la tutelle d'un père à celle d'un
époux, la gestion du foyer, la bonne société se refusant à croire
que le meurtrier est l'un des siens... Tous ces éléments sont très
bien posés et fouillés tout au long du roman. J'aurais toutefois
aimé que le côté policier laisse plus souvent place à des scènes
de vies. Concernant l'enquête, le cercle des coupables possibles est
assez restreint mais suffisant pour tâtonner quelques temps et j'ai
trouvé intéressant de voir ressortir les caractères et petits
secrets de chacun au fil de l'investigation.
Je
vous parlais des meurtriers potentiels, quels sont-ils ? Un Lord
de mauvaise réputation, un pasteur détestable, un père
autoritaire, un beau-frère ténébreux... Suspense, je ne vous en
dis pas plus ! En revanche, s'il y a un personnage sur lequel je
souhaite m'attarder, c'est bien celui de Charlotte Ellison. Dotée
d'un sacré tempérament, la demoiselle de 23 ans m'a parfois rappelé
une certaine Elisabeth Bennet. Tout comme cette dernière, Charlotte
est loin de se complaire dans le rôle de la jeune fille modèle. Son duo avec l'inspecteur Pitt est attachant et s'installe
naturellement, dans le respect de la pudeur de l'époque et des
préjugés entre les différentes classes sociales. Il me semble que
ce cycle d'enquêtes comporte une trentaine de romans, de quoi me
faire frisonner encore de longues années !
Envie
d'une petite enquête dans le Londres du XIX° siècle ?

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