Titre : Rebecca
Auteur : Daphné du Maurier
Éditions : Le Livre de Poche
Nb de pages : 633
Résumé : Pas de résumé pour cette fois ! Je ne veux
pas en dire plus que le peu que vous dévoile cette chronique. J’ai essayé de ne
rien révéler car ce roman mérite de se découvrir page par page jusqu’à
l’événement qui changera tout.
Roman gothique, histoire d'amour ou thriller psychologique ?
« Rebecca était toujours Mme de Winter. Je n'avais
rien à faire ici. »
Plus
d'un an que j'ai fini cette lecture et je ne suis toujours pas certaine de
trouver les mots justes pour en parler. Un sentiment proche de celui qui
m'habitait après ma découverte des Hauts de Hurlevent... Mes yeux se rappellent
encore de toutes les descriptions envoûtantes du domaine de Manderley et mon
cœur de chaque serrement qui l'étreignait de plus en plus fort au fil des pages
de cette vénéneuse histoire. J'avais entendu parler de ce roman, du choc qu'il
procure aux lecteurs. Et pourtant...
Tout
commence comme dans un rêve : un hôtel de luxe sous le soleil de Monte Carlo,
une timide et maladroite demoiselle de compagnie – notre narratrice - qui
rencontre un riche et jeune veuf – Maxim de Winter - une romantique lune de
miel à Venise et l’installation du nouveau couple dans la splendide demeure
anglaise de Monsieur : le manoir de Manderley... Apparaissent alors quelques
nuages dans ce ciel d'azur. Lui qui se retrouve très vite accaparé par ses
obligations et s’enferme dans de longs silences. Elle, esseulée et perdue dans
cet environnement, qui ne se sent pas l’étoffe d’une maîtresse de maison.
Et
puis il y a Rebecca. Rebecca n’est pas la narratrice de l’histoire, elle n’est
pas l’héroïne. Pourquoi le serait-elle ? Rebecca était la première épouse
de Maxim. La défunte première Mme de Winter. Mais voilà, Rebecca semble encore
là. Dans le parfum qui imprègne encore le papier à lettres, dans le choix des
plats servis à table, dans l’emplacement de chaque vase… Rebecca est toujours
là. À chaque page de ce livre. Elle, si belle, organisée, courtoise. Elle, qui
était adorée de tous : la famille de Maxim, leurs amis, le personnel de
Manderley… Face à ce tableau d’une rare perfection, le lecteur en arrive aux
mêmes interrogations que la seconde Mme de Winter : pourquoi Maxim
l’a-t-il épousé, elle si godiche, en secondes noces ? Peut-il l’aimer à
côté du souvenir de Rebecca ? Quelque chose se passe alors et vient rebattre
les cartes, mais je ne vous dirais ni quoi ni comment 😊
L’ambiance
de ce roman est très particulière, le style impeccable et la tension
psychologique de plus en plus dramatique alors même qu’il n’y a aucune menace
apparente. Il y a bien quelques portes fermées et l’ombre de Mme Danvers –
terrifiante gouvernante qui idolâtrait Rebecca. Mais c’est tout. Vraiment.
Peut-être. On ne sait plus ! Ce que je sais, c’est que le dénouement est
fou ! Ce roman est fou ! C’est une lecture inconfortable, pesante
pendant laquelle on ressent la peur et le malaise de la narratrice. Et que dire
du manoir de Manderley… Un personnage à part entière. Magnifique,
impressionnant, oppressant, suffocant… Je n’oublierais pas de sitôt l’intensité
de l’histoire qui s’est jouée entre ces murs !
Avez-vous
déjà poussé les portes de Manderley ?